Et les auteurices (ainsi que les autres créateurices) devraient avoir le droit à des représentant.es professionnel.les, comme n’importe quel autre corps de métier.

Ca semble la base, non, d’avoir le droit d’être représenté.es pour que quelqu’un défende notre cause et transmette nos difficultés (avec des représentants élus et non pas désignés d’office par l’Etat) ? Pourtant, il semblerait que notre ministère de tutelle ne considère toujours pas les auteurices et créateurices comme de véritables professionnel.les, au vu de son discours…

Je vous relais ici la lettre ouverte de La Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse à notre actuelle ministre de la Culture :

Communiqué – Réponse à Roselyne Bachelot :

 

« Les syndicats comptent pour les artistes. »

 

Madame la ministre,

Interviewée sur France Culture, dans le cadre de l’émission « Soft Power », vous avez déclaré « Les syndicats ça ne compte pas, pour les artistes ».

Vos services affirment que nous aurions mal compris vos propos. Nous aimerions croire à un malentendu. Pourtant, les mots ont bien été prononcés. Parmi les très nombreux acteurs du monde de la culture, ils prennent précisément pour cible les organisations professionnelles de défense des artistes, et plus particulièrement de défense des artistes-auteurs et autrices, puisque la question qui vous était posée concernait les créateurs et créatrices de manga. Il est, vous en conviendrez, difficile de ne pas en tirer de conclusion sur le peu de considération que nous porte le ministère.

Permettez-nous de porter plusieurs points à votre attention.

Tout d’abord, il ne nous semble pas pertinent de tracer ainsi une ligne artificielle entre artistes et syndicats. Les organisations de défense des artistes-auteurs et autrices ont été créées par des artistes, sont animées par des artistes et leur dynamisme repose sur le soutien de leurs nombreux·ses adhérent·es. Elles ont été constituées en réponse à un besoin : celui de doter les créateurs et créatrices d’un outil pour faire valoir leurs droits et intérêts.

Rappelons, par exemple, que notre association a été fondée il y a bientôt 50 ans par des écrivains et des écrivaines jeunesse lassé·es de ne pas être rémunéré·es pour leurs interventions scolaires, c’est-à-dire pour leur travail. Les dizaines d’administrateur·ices – artistes-auteurs et autrices – qui leur ont succédé sont restés fidèles à cette mission de la Charte : celle de défendre des conditions justes pour ceux et celles qui sont le premier maillon – et le moins bien loti – d’une industrie florissante.

Ainsi, affirmer que nous ne « comptons pas » pour les artistes est une contrevérité. Plus encore, c’est un coup porté aux créateurs et créatrices qui nous soutiennent, et forment un socle sans lequel nous n’aurions pas de raison d’être.

Vous disposez, Madame la ministre, d’un diagnostic complet et étayé de la situation des artistes-auteurs et autrices. Commandé par votre ministère et remis début 2020, le rapport Racine dresse un panorama glaçant de la dégradation progressive de leurs conditions de vie et de travail. À cet égard, le déficit de dialogue social est pointé comme l’une des causes centrales de cette paupérisation. Plutôt que de minimiser le rôle de nos organisations, ce constat appelle à renforcer et clarifier la représentation des artistes-auteurs et autrices, et à prendre notamment en main la question de son financement.

En effet, s’il est courant de mettre en avant les visées revendicatives des syndicats et associations, l’on oublie souvent de reconnaître qu’ils remplissent des missions de service public qui leurs sont déléguées sans moyens dédiés. Les derniers mois qui se sont écoulés en offrent une illustration parfaite. Tandis que la crise sanitaire plongeait un peu plus les créateurs et créatrices dans la précarité, doublée par les dysfonctionnements du portail artistes-auteurs de l’Urssaf, La Charte, comme de nombreuses organisations, a répondu présent au mieux de ses capacités. Nous avons été là pour informer, décrypter les mesures mises en place, faire remonter au ministère les difficultés rencontrées, répondre aux questions qui nous étaient posées… Ces missions ont en partie été prises en charge par les adhérents, via leurs cotisations, et ont nécessité un fort engagement bénévole de la part de membres du conseil d’administration et d’adhérent·es investi·es. Nous sommes toujours sur le pont. Nous assistons à de (bien trop) nombreuses réunions organisées par vos services sur les questions fiscales, sociales, juridiques, au cours desquelles nos avis sont rarement pris en compte. Combien de temps cela peut-il durer ?

Il n’est point question ici, madame la Ministre, de récolter de quelconques lauriers, mais de rappeler quelques faits. Tant que les artistes-auteurs et autrices peineront à accéder à leurs droits sociaux élémentaires et à être rémunérés décemment pour leur travail, tant qu’ils seront entravés par d’infinies difficultés administratives et fiscales, syndicats et organisations seront nécessaires.

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